Effondrement des Alpes – Journée d’étude #5 : Ecoféminisme – l’idée d’un monde inversé
le mercredi
10h-21h
le MAGASIN des horizons, Site Bouchayer-Viallet, 8 esplanade Andry-Farcy, 38000 Grenoble
« Effondrement des Alpes – Inventer un nouveau matrimoine » explore les différentes mutations que le réchauffement climatique fait subir au territoire alpin. Les artistes, géologues, anthropologues, économistes, éthologues qui contribuent au projet pointent toutes et tous la rapidité du mouvement : des écroulements de falaises jusqu’au « last chance tourism », une époque est en train de s’achever.
À la fin des années 1970, une autre fin du monde était possible, avec l’accumulation sans précédent de bombes et missiles nucléaires, répartis à l’Est et à l’Ouest, sur toute la surface du Globe. Cette époque fut celle de l’invention de l’écoféminisme et les femmes furent de toutes les mobilisations pour faire décroître la menace. Qu’en est-il aujourd’hui ? Qui se mobilise pour inventer le monde qui sera vécu dans et après l’effondrement des Alpes ?
La programmation queer du MAGASIN des horizons aide à répondre à ces questions. Les invité·e·s de cette cinquième journée d’étude EdA qui aura lieu au sein des Sororales, festival des solidarités au féminin, mettront en partage des expériences situées : en Amazonie pour certaines, en Grèce pour d’autres, en Espagne, dans les Alpes, sur le web.
Le projet EdA, en bref
Le réchauffement climatique dans les Alpes provoque la fonte du permafrost, ciment de glace qui maintient la cohésion des falaises d’altitude. Depuis quelques années, il s’ensuit de spectaculaires effondrements rocheux, avec des conséquences indéniables sur le cadre naturel, la sécurité, les pratiques outdoor, et plus largement sur les représentations de la montagne. Refusant tout imaginaire catastrophiste, le projet EdA vise à assumer ce phénomène en tant qu’objet contemporain, à le documenter, le travailler et lui faire produire des perspectives inédites pour le monde qui vient. Pour ce faire, l’ESAAA et le CPG travaillent avec des créateurs et créatrices, des chercheur·se·s et de très nombreux·ses concerné·e·s, afin de produire des œuvres, des récits, des situations et des événements. L’objectif est l’invention d’un nouveau matrimoine : faire de ce phénomène dont on hérite un objet avec lequel on apprend à vivre.
Programme
10h : MOT DE BIENVENUE ET INTRODUCTION
Béatrice Josse
Directrice du MAGASIN des horizons
10h30 : PROJECTION ET ÉCHANGE
Starhawk, film, 12’, couleurs, 2017
Camille Ducellier
Artiste multimédia
11h : VISITE GUIDÉE DE L’EXPOSITION « ENTROPIE »
Béatrice Josse
Directrice du MAGASIN des horizons
11h45 : CONFÉRENCE
Ingrid Merckx
Journaliste à Politis, membre du Jiec, groupe de journalistes sur le climat
12h30 : MARCHE ET PIQUE-NIQUE PARTAGÉ
14h30 : LECTURE-BOUTURE ET PRÉSENTATION DE LA REVUE MAMMA RASSISE
Marine Forestier
Étudiante en 4e année à l’ESAAA
14h45 : CONFÉRENCE
« Voix et Vision autochtones du Brésil – arts et activisme »
Jaider Esbelle, Fernanda Kaingáng et Daiara Tukano
Artistes et activistes
16h15 : LECTURE PARTIELLE ET PARTIALE
Madeleine Aktypi
Artiste, poète et théoricienne des médias
16h30 : PAUSE
16h45 : CONFÉRENCE
Camille Ducellier
Artiste multimédia
17h30 : DISCUSSIONS
18h30 : PERFORMANCE
Eau de vie
Sonia Pérez
Coordinatrice pédagogique à l’ESAAA
18h45 : APÉRITIF PARTAGÉ
19h30 : SPECTACLE (LES SORORALES)
Anthropocènes (1h30’)
Rita Natálio et João dos Santos Martins
Artistes
Les intervenants
Madeleine Aktypi. Artiste, poète et théoricienne des médias, elle enseigne l’histoire de l’art à l’ESAD Valence et élabore une thèse de recherche-création à l’Université Grenoble Alpes. Courant 2018, elle performe à la Galerie Air de Paris, à l’Adresse du Printemps, etc. Elle fait actuellement partie de la Mosaïque des Lexiques des Laboratoires d’Aubervilliers. Sa dernière édition indépendante est fodd, fodder (2017, 2019) et sa dernière publication Bog Data, le travail en mutation – mèmes, différends et écosophie, éd. Cité du design (2016).
Camille Ducellier. Artiste multimédia, elle se passionne pour la figure politique de la sorcière contemporaine. Si les formes artistiques peuvent varier – documentaire, art interactif, installation sonore –, les sorts sont bien toujours les mêmes : rêver l’obscur, dévoiler les corps, relier le politique au spirituel.
Jaider Esbelle. Artiste indigène Makuxi, il est le petit-fils de l’entité culturelle Makunaima qui est au centre de la création du monde pour son peuple vivant autour du Mont Roraima (entre le Brésil-RR, le Venezuela et la Guyane).
En 2009, il reçoit la bourse Funarte pour la création littéraire avec le livre de néo-contes Terreiro de Makunaima – Mythes, légendes et histoires en vécus. En 2016, il remporte le prix PIPA Online d’art contemporain. L’une de ses expositions les plus importantes est Mira-Artes Visuais des peuples indigènes, qui réunit des artistes autochtones du Pérou, de Bolivie et d’Équateur (UFMG/2013).
Marine Forestier. Étudiante en 4e année Art à l’ESAAA, elle place l’écriture au centre de sa pratique artistique. Ses textes sont des autofictions, à la croisée entre poésie sonore et narration, qui lui permettent de générer tout un paysage de formes dérivées (éditions, lectures, vidéos, objets, installations, performances). Depuis récemment, elle joint à sa pratique des préoccupations écosexuelles et écoféministes, notamment à travers la création d’une revue de poésie et d’écoféminismes, Mamma Rassise, ou encore l’écriture d’une nouvelle fantastique, De Scylla en Charybde, jouant sur les transidentités de personnages mutants.
Béatrice Josse. Directrice du MAGASIN des horizons, formée en droit et en histoire de l’art, elle était destinée initialement à collectionner des œuvres d’art. Infléchissant considérablement le nombre d’artistes masculins tout en y infiltrant des pratiques immatérielles (performances, protocoles…), sa pratique curatoriale prend en compte différents champs de la connaissance. Elle s’appuie sur une véritable co-programmation avec les acteurs de la vie sociale et intellectuelle de son territoire. En tant que Directrice du MAGASIN des horizons, elle s’oriente vers une nouvelle définition du rôle de l’artiste dans la société, en proposant des projets pluridisciplinaires ainsi qu’une formation professionnelle ouverte aux questions d’art et société.
Fernanda Kaingáng. Militante au sein du mouvement indigène, avocate spécialiste en droits autochtones et en propriété intellectuelle, elle est conseillère juridique d’organisations indigènes dans les cinq régions du Brésil et représente les peuples autochtones dans divers organes des Nations Unies. Enseignante des droits indigènes aux lycée et à l’université, Fernanda Kaingáng travaille avec les Pontos de Cultura Kanhgág Jãre et Som dos Maracás dans l’État du Rio Grande do Sul. En 2015, le Collège Sectoriel des Peuples Autochtones du Ministère de la Culture l’élit conseillère nationale suppléante au Conseil National des Politiques Culturelles.
Ingrid Merckx. Journaliste à Politis, membre du Jiec, groupe de journalistes sur le climat. Deux ans après ses débuts au magazine Lire (en 2000), elle part monter une page cinéma hebdomadaire et étoffer la page livres du Matin du Sahara et du Maghreb, quotidien national marocain francophone basé à Casablanca. Pigiste pour plusieurs journaux à son retour en France, dont la Chronique d’Amnesty, elle commence chez Politis dans la rubrique culture, puis prend en charge aussi en 2006 la rubrique Société qu’elle développe depuis en suivant les questions d’immigration, d’éducation, de santé, de climat, de féminismes… À l’été 2018, elle monte un groupe de journalistes sur le climat avec des collègues de Mediapart, Basta, Reporterre et la Revue Projet : le Jiec.
Sonia Pérez. Coordinatrice pédagogique de l’ESAAA aux origines galiciennes. Pour honorer la Galice, terre celte et mystique imprégnée de légende, d’histoires de sorcières et de rituels, elle propose d’appeler les absents et conjurer les mauvais sorts en partageant le rituel de la queimada.
Daiaira Tukano. Militante et artiste plasticienne du peuple Tukano do Alto Rio Negro, titulaire d’un Master en droits humains de l’Université de Brasilia, elle est chercheuse en droit à la mémoire et à la vérité des peuples autochtones. Communicatrice indépendante, elle coordonne la Radio Yandê, la première web radio indigène du Brésil (www.radioyande.com). Daiaira Tukano est l’une des premières femmes de son peuple à avoir été initiée à la spiritualité traditionnelle du peuple Tukano, étudiant les médecines sacrées avec son père lors des cérémonies.
- La venue des artistes et activistes Jaider Esbelle, Fernanda Kaingáng et Daiara Tukano est organisée par le Collectif Mémoire Justice et Vérité Rhône Alpes.
Événements à venir
- 17-18 mai 2019 : premier colloque – Château de Duingt (74)
« Effondrement des Alpes » est un projet mené conjointement par :
- ESAAA : 52 bis, rue des Marquisats FR – 74000 Annecy / +33.450.33.65.50 / contact@esaaa.fr / www.esaaa.fr
- CPG : 28, rue des Bains CH – 1205 Genève / +41.22.329.28.35 / cpg@centrephotogeneve.ch / www.centrephotogeneve.ch
- En partenariat avec le MAGASIN des horizons, Centre National d’Arts et de cultures : Site Bouchayer-Viallet, 8 esplanade Andry-Farcy, 38000 Grenoble / + 33. 476.21.95.84 / contact@magasin-cnac.org / www.magasin-cnac.org
Le volet recherche du projet « Effondrement des Alpes » est soutenu par le programme européen de coopération transfrontalière Interreg France-Suisse 2014-2020 et a bénéficié à ce titre d’une subvention européenne (Fonds européen de développement régional) et fédérale couvrant 65% du coût total du projet de 1,1 M €.
– Le descriptif du projet est consultable en cliquant ici
Avec le soutien de :