DSRA : HACKING, ÉPLUCHURES ET DYNAMO / Résidence à Genève de trois artistes en DSRA à l’ESAAA
du dimanche
au samedi
TOPIC – espace d’art indépendant : 28-30 Avenue Ernest-Pictet, CH-1203 Genève (Suisse)
- Vernissage le 21.10.2023 à 16h
- Les artistes : Devanne-Langlais, Iuri Martin-Cabétich et Karoline Straczek
Trois artistes inscrit∙es∙x en 3e cycle à l’ESAAA seront en résidence d’une semaine à l’espace d’art indépendant Topic (Genève), dans le cadre de leurs projets de Diplôme Supérieur de Recherche en Art (DSRA). Cette semaine de travail vise à mettre en commun une série d’expériences et d’explorations liées à la singularité de leurs démarches respectives, dans l’hypothèse qu’une communauté de questionnements serait à tisser à partir de ces singularités, dont le point commun est une certaine forme d’anarchie méthodologique.
« La recherche en art n’est pas ici envisagée comme un plan d’action linéaire avec ses fondations et ses buts prédéfinis, mais comme un risque pris à partir des règles plurielles d’un jeu dont le format plastique combine, d’un côté, la tentative de capter les forces encore indéterminées qui traversent et transforment les choses, et de l’autre l’identification des signes non encore assignés à aucune promesse de sens, mais qui seraient malgré tout capables d’en manifester le possible. Cette combinaison est élaborée à partir de gestes modifiant des usages, de matériaux indigents, et de mouvements dont la source d’énergie dépend d’une petite machinerie triviale de corps et d’objets. Activer ces éléments, c’est fabriquer des situations étranges à une échelle très locale et produire des écritures de l’infime qui n’en font pas moins sentir toute une cosmologie ; suivre des trajets le long de lignes sinueuses dont chaque point compte sauf peut-être le point final qui parait toujours en suspension ; ou encore percevoir des atmosphères impalpables dans l’espace qui, pourtant, semblent pouvoir changer les contours de nos formes de vie. »
(David Zerbib, philosophe, chercheur et enseignant à l’ESAAA)
Les artistes en résidence, en DSRA à l’ESAAA
Devanne Langlais
Devanne Langlais fait cohabiter plusieurs identités au sein d’une même pratique. Iel s’intéresse tout autant au champ de la sculpture qu’au hacking de technologies plus numériques, en passant par l’expérimentation directe, souvent à plusieurs. Iel porte une attention particulière aux projets auto-gérés, en collectif d’artistes ou de groupes plus interdisciplinaires. Iel en élabore au sein de l’entité La Société NM afin de travailler à partir des rencontres et autour de problématiques communes sur des temps de production et les temps de convivialité́.
iuri Martin-Cabétich
Au sein de ses recherches, iuri approfondit les conditions nécessaires et suffisantes pour que du « sens » se cristallise (par exemple sur des objets). La question qui l’occupe est celle de l’activation : comment rendre actives de réflexions, des ressources pour faire face, comment activer des images, des mots, des objets dans tel ou tel type d’œuvre ? L’intéressent en particulier les conditions de possibilité d’une activation qui soit non assertorique. L’enjeu devient alors celui de proposer des formes qui ne suggèrent pas un repli, mais un chemin vers le monde et vers autrui.
Karoline Straczek
À travers le prisme olfactif, Karoline observe, transforme, pratique, pense, écrit, poétise et politise le monde qui l’entoure. La Société́ POTOP qui porte ses expériences est une société́ protéiforme, une société́ dans une société́. Le caractère de l’artiste « diffus » y émerge doucement. En perpétuel mouvement, c’est une société́ à plusieurs couches qui collabore tantôt avec des lieux, des environnements, des milieux et des personnes. L’odeur devient politique, l’art un acte de résistance olfactive. Le politique de l’olfactif, fondement de cette recherche, prend place. Apparait ainsi de nouveaux concepts comme le hacking olfactif, l’olfactivisme (activisme olfactif) et le « capitalisme odorant ».
Image : Devanne-Langlais / Photographie : Laurent Faulon