SANATORIUM / Workshop 333 des étudiant∙es en 3e année Art
du lundi
au dimanche
Bergesserin (71)
- Restitution prévue le 07.04.2023 à partir de 18h au Sanatorium de Bergesserin.
Un groupe d’étudiant∙es en 3e année Art à l’ESAAA travailleront pendant presqu’une semaine dans le cadre d’un workshop atypique : il s’agira d’une résidence artistique au sanatorium de Bergesserin (Saône-et-Loire), ruine moderne de 15 000 m2 au milieu de la forêt. Les participant∙es rencontreront également l’artiste Camille Fischer avec qui ils et elles partageront une expérience sensible du lieu et de création in situ, dans une partie du bâtiment.
La résidence est organisée par Mathilde Sauzet, curatrice, membre du collectif SANA et enseignante à l’ESAAA et Clôde Coulpier, enseignant-artiste à l’ESAAA. Elle est soutenue par les membres du collectif de réhabilitation et par les habitant∙es du village de Bergesserin.
Le sanatorium de Bergesserin, lieu aux multiples narrations
Ancien lieu de cure pour guérir de la tuberculose, unité d’accueil des grands blessé∙es de la route, clinique psychiatrique pour femmes puis hôpital de campagne, l’institution est délaissée en 2008 par l’hôpital de Mâcon et devient un fameux site d’urbex (exploration urbaine) et de airsoft. Plusieurs narrations existent à son sujet sur internet comme celle de la mort de Mary Bell (story telling spécial frisson) ou sa dénomination de Scalpel pour les guerriers du week-end. De sombres images hantent ce lieu et pourtant, à l’automne 2022, il est racheté pour une somme symbolique par l’établissement public foncier au nom de la Communauté des communes du Clunisois, entité qui rassemble les villages voisins du site, et par un collectif de personnes motivé∙es pour œuvrer à sa réhabilitation.
Le workshop 333 SANATORIUM
Après un temps d’observation et de prélèvement de l’existant, sorte d’archéologie des couches de matières, l’enjeu sera de recouvrir, de « panser » les murs abimés par le temps, par les balles en plastique et par les actes des casseurs. Avec de la chaux, de la peinture et du papier peint, récupérés par le biais de la matériothèque SANA et de la ressourcerie Bozar SF gérée par l’ESAAA, les étudiant∙es travailleront seul∙es ou à plusieurs sur des fresques murales. Ils∙elles emprunteront des gestes d’artistes-soignant∙es, dans une perspective de mémoire plus que d’aménagement.
Á ce stade du projet de réhabilitation du sanatorium, le squelette du bâtiment est encore un matériau brut offrant toutes les libertés d’expression, sans qu’il soit pour autant une page blanche. Les propositions des étudiant∙es-artistes aideront à décrypter les formes encore présentes dans les murs de ce colosse.
Camille Fischer, l’artiste
Artiste pluridisciplinaire, Camille Fischer développe une esthétique baroque qui s’inscrit par certains aspects dans un héritage symboliste. Elle fait notamment référence à William Morris, Maeterlinck ou encore Huysmans. Comparable par la sophistication, son travail s’en distingue toutefois, refusant la fascination morbide mais retenant l’inquiétude historique des artistes d’alors, devant les bouleversements annoncés par la révolution industrielle, qui fait écho pour sa génération aux enjeux comparables de la mondialisation contemporaine.
Images : Workshop situé des étudiant∙es en 3e année Design à l’ESAAA, à Cluny et ses environs – novembre 2021 / Photos : Vir-Andrés Hera