Au fond de la grotte, près du radiateur / Workshop 333 d’étudiant·es en 3e année Art aux grottes Chauvet 2 et Saint-Marcel
du lundi
au dimanche
Vallon-Pont-d'Arc et Bidon (07)
Sept étudiant·es en 3e année Art à l’ESAAA se déplacent en Ardèche pour un workshop situé autour des grottes Chauvet 2 et Saint-Marcel, aux côtés des enseignants-artistes Laurent Faulon et Roy Köhnke, et de l’artiste-chercheur Pierre Gaignard (DSRA).
Inventer une nouvelle Grotte Chauvet
« Un peu de (pré)histoire :
Sous le règne de Pré-Historique 1er tout le monde savait vachement bien dessiner et tout le monde dessinait partout, tout le temps. Malheureusement, tout s’est effacé. Seuls les nuls en dessin allaient se planquer dans des grottes pour s’entraîner, loin du regard moqueur de leurs congénères.
Comme tirée de la copie savoureuse d’un cancre, cette ineptie pose les bases du dilemme qui s’offre à l’enseignant en art quand il entreprend de confronter ses étudiant·es aux plus anciens témoignages de la créativité humaine : comment éviter d’inhiber leur « envie » d’art naissante tout en s’approchant de l’abîme qui s’ouvre face aux milliers de questions sans réponses qu’une expérience aussi forte génère ? Les blagues servent souvent à ça : se tenir au bord du gouffre sans succomber au vertige.
Accompagné de Pierre Gaignard qui se définit comme un plasticien / documentariste, le projet de ce workshop consiste à vivre cette expérience forte en émotions en produisant un film qui documentera non pas la Grotte Chauvet (d’autres plus compétents l’on déjà fait) mais la transformation intime de chaque membre du groupe confronté à l’immensité des questions anthropologiques, philosophiques et artistiques que l’aventure soulèvera.
Pour témoigner de cette transformation, chaque étudiant·e devra filmer un certain nombre de plans, assisté·e des autres étudiant·es, dans la Grotte Saint-Marcel, lieu exclusif du tournage. Pour cela, ils et elles devront s’appuyer sur des gestes à produire, des éclairages à orienter, des conversations et des rencontres à enregistrer, des cadrages à choisir, des sons à diffuser… le tout constituant la matière filmique qu’ils et elles devront ensuite sélectionner et monter pour « inventer » leur Grotte Chauvet.
À Vallon-Pont-d’Arc, il y a plus de 30 000 ans, les premières générations de cancres se sont essayés à l’art pariétal, environ 5 000 ans plus tard, d’autres générations de cancres ont repris le flambeau avant d’abandonner eux aussi leurs efforts. En 2022, 25 000 ans encore plus tard, un groupe d’étudiant·es de la 3e année, option Art de l’ESAAA tentera de reproduire l’expérience au fond de la grotte, près du radiateur ».