Workshop transversal / Écouter les corps : rendre perceptible l’expérience vécue de la toxicité

du lundi au jeudi
Communes avoisinant le Lac d’Annecy


  • En collaboration avec :
    – le groupe de recherche Embodied Ecologies : Mariana Rios Sandoval (anthropologue et chercheuse transdisciplinaire), Philippe Rekacewicz (géographe, journaliste et expert en cartographie sensible), Emma Pavans de Ceccatty (doctorante)
    – l’association Jardins Fabriques
    – Corentine Baudrand (chercheuse indépendante)
    – Sarah Antonelli (artiste sonore).
  • Workshop organisé dans le cadre de « Arpentage : le tour du lac à pied », une proposition de Julie Amadea Pluriel, paysagiste.
  • Cette collaboration est le fruit d’une alliance travaillée avec le Master Terrain.

Pendant trois jours, un groupe constitué d’étudiant·x·es en 4e année Design (Master Terrain) et d’autres promotions de l’ESAAA se déplacera à pied autour du Lac d’Annecy, dans le cadre du workshop Écouter les corps : rendre perceptible l’expérience vécue de la toxicité. Comment appréhender les effets de l’exposition au toxique ? Les façons dominantes de connaître la toxicité impliquent de l’examiner sous l’angle des étroites catégories biomédicales de santé et maladie : les gens tombent-ils malades parce qu’ils ont été exposés au plomb ou aux pesticides ?

Ce workshop transversal propose d’élargir la définition des effets toxiques en considérant la toxicité comme un processus incarné. Cela implique de s’éloigner des dualismes cartésiens séparant l’esprit du corps, l’objectivité et la subjectivité, la société et la nature, pour se concentrer sur les expériences vécues d’une pluralité de corps.
Les expériences vécues par les corps, dans leur spécificité, deviennent le site à partir duquel il est possible d’apprendre et de donner un sens à l’expérience de la toxicité et à la relation entre les corps et les environnements. Cette exploration est riche en possibilités, car elle permettra aux étudiant·x·es de passer par de multiples échelles, du microscopique au planétaire. 

Pendant trois jours de marche autour du lac d’Annecy, les participant·x·es commenceront par l’analyse des expériences de leurs propres corps.


Cartographier le vécu de la toxicité


C’est par le biais de la cartographie sensible ou contre-cartographie que l’approche des écologies incarnées fusionne les méthodes et les connaissances de l’anthropologie du corps et de l’écologie politique. Les cartes sensorielles « pervertissent » la cartographie classique. Elles ne visent pas à dépeindre une « vérité » factuelle mais, en se concentrant sur les sens et les émotions, à découvrir les mécanismes sociaux, (géo)politiques et historiques qui nous restent cachés. Malgré son omniprésence et ses effets, la toxicité reste souvent invisible. De multiples invisibilités cachent les effets de la toxicité, du lobbying industriel à l’invisibilité de ce qui est devenu la norme. Les cartes sensibles, aussi diverses que les corps qui les produisent, aideront les participant·x·es à mettre en lumière certains aspects des géographies toxiques et des expériences vécues de la toxicité, afin de comprendre comment la toxicité façonne la vie sur une planète polluée en permanence.

  • Ce workshop est une proposition des enseignant·x·es aniara rodado et Alexandre Costanzo. Il fera l’objet d’une restitution le jeudi 13.03.2025 à 16h, à l’ESAAA, sur le site des Marquisats.

Ce projet bénéficie de la subvention « Aide aux projets innovants 2024-2025 » du Département de la Haute-Savoie.


Images : le Lac d’Annecy, crédits : Arlène Berceliot Courtin